Produits anti-crevaison : que choisir et dans quels cadres les utiliser ?
Des pneus increvables : un rêve devenu presque réalité ? Depuis les liquides de réparation jusqu'au gonflage à la mousse, on vous explique tout.
Nous recommandons de distinguer les produits de réparation qui sont conçus pour colmater une fuite déjà existante et les produits dit préventifs (qui empêchent les crevaisons futures)
Réparation : liquides et bombes de réparation
Les liquides de réparation permettent de colmater des perforations relativement petites (généralement inférieures à 5 mm) au niveau de la bande de roulement. Ils seront inefficaces sur des déchirures plus larges ou situées sur les flancs du pneu. Comme leurs noms l'indiquent, ils sont conçus pour réparer et ne doivent pas être utilisés en prévention. Ils existent sous plusieurs conditionnements : bombes aérosol, bidons souples...
La "posologie" est relativement la même d'un produit à l'autre : il suffit d'injecter le produit directement dans le pneu par la valve. Parfois, il sera nécessaire de retirer l'obus de valve lors de l'opération. Les bombes aérosol ont l'avantage de regonfler le pneu lors de l'opération. Certains produits, eux, demanderont de refaire la pression du pneu après l'injection. Il faudra ensuite, une fois la valve rebouchée, parcourir quelques kilomètres à faible allure pour laisser le temps au produit de "napper" l'intérieur du pneu et ainsi colmater la fuite.
Il est à noter que la grande majorité des produits de réparation ne sont à utiliser que sur des pneus tubeless (sans chambre à air). Ce sont des produits de dépannage : nous vous conseillons d'aller faire réparer votre pneu de façon plus définitive dès que possible. Il faut aussi savoir que les garagistes refusent généralement de réparer un pneu dans lequel a été injecté du liquide de réparation et ils vous demanderont de le remplacer. Il faut en effet, entièrement nettoyer l'intérieur du pneu (ainsi que la jante parfois) avant de le réparer, ce qui est long et très désagréable à faire. Sans compter que certains produits auraient tendance à dégrader la gomme à l'intérieur du pneu.
Malgré tout, les produits de réparation sont plutôt efficaces et faciles à utiliser. Ils sont une bonne alternative si vous ne vous sentez pas de changer votre roue sur le bord de la route. Ils sont également économiques, compacts et peuvent s'avérer indispensables dans les véhicules ne disposant pas de roue de secours : scooters, motos, trottinettes, véhicules compacts au GPL ou certaines voitures sans permis. Mais comme vous avez pu le voir, les produits de réparation sont plutôt destinés aux véhicules légers. Pour les véhicules agricoles ou industriels, mieux vaut privilégier une autre catégorie d'articles anti-crevaison : les produits préventifs. Réparer c'est bien, mais anticiper c'est mieux !
Prévention : liquides anti-crevaisons
Pourquoi réparer un pneu quand on peut éviter la fuite ? Les liquides anti-crevaisons prennent la forme de gels plus ou moins visqueux, voire "fibreux" qui viennent enrober l'intérieur du pneu (principalement au niveau de la bande de roulement) et ainsi former une couche protectrice élastique et étanche. Le principe étant, en cas de perforation, de venir épouser le corps étranger (ou du moins sa base) et de préserver l'étanchéité malgré tout. Les perforations peuvent aller jusqu'à 8 ou 10mm.
Pour appliquer les liquides préventifs, il faut généralement retirer l'obus de valve, dégonfler le pneu, injecter le liquide, remettre l'obus en place et regonfler le pneu. Et comme pour les liquides de réparation, il faut ensuite faire rouler le véhicule pour homogénéiser le gel sur toute la surface de la bande de roulement.
Ils sont généralement recommandés pour des véhicules évoluant sur des terrains difficiles, voire extrêmes. Les besoins sont multiples : milieu agricole, forestier, engins de chantier, mais aussi en déchetterie ou chez les ferrailleurs ; partout où des débris peuvent mettre en péril l'intégrité des pneus. Même l'armée utilise ces produits. Mais pas besoin de posséder un Hummer pour avoir besoin de produit anti-crevaison. Ces produits se sont démocratisés dans le milieu du VTT et de l'espace vert (les tracteurs tondeuses par exemple).
Si vous êtes intéressé, voici un lien vers le bidon d'1 litre de préventif anti-crevaison vendu sur notre site.
Mais pour rendre un pneu vraiment increvable, le mieux ne serait-il pas de supprimer totalement l'air à l'intérieur ? Voici donc la prochaine étape de notre quête du pneu increvable.
Gonflage à la mousse et gels de remplissage
Là, il s'agit de donner à un pneu classique les caractéristiques d'un pneu plein. Et adieu les crevaisons ! C'est une opération technique qui ne peut être réalisée que par des entreprises spécialisées.
De la mousse polyuréthane est injectée sous pression et à température contrôlée dans le pneu monté sur sa jante (le pneu doit être neuf ou en bon état). La mousse est liquide lors de son injection et polymérise en 36 à 48h pour devenir souple, contrairement à la mousse polyuréthane que vous pouvez trouver dans le commerce, qui elle durcit. Donc, ne tentez jamais de gonfler vos pneus avec de la mousse polyuréthane du commerce. Outre le fait de mettre votre vie en danger, vous ne feriez que détruire totalement vos pneus.
Dans le même esprit, il existe aussi des gels inertes qui polymérisent au contact l'un de l'autre. Ces gels sont injectés simultanément dans le pneu et prennent leur consistance définitive après avoir passé 24/48h dans une pièce sous température contrôlée.
Mais au-delà du coût de l'opération, cette technique a aussi des inconvénients. Pour commencer, un pneu gonflé à la mousse est indémontable et doit être découpé pour être retiré de sa jante. La mousse réduit aussi fortement le confort de conduite et n'est donc conseillée que pour des engins qui ne font pas ou très peu de route. A l'instar du gonflage à l'eau, la mousse rajoute un poids permanent à vos roues (plusieurs dizaines de kilos pour les gros pneus), poids supplémentaire que votre engin doit tracter.
Le gonflage à la mousse (ou aux gels) est donc à réserver aux engins confrontés à des terrains extrêmes : TP, génie civil, carrière et mine, des millieux où le temps d'immobilisation des véhicules pour réparation peut coûter très cher. Tout comme on l'a vu pour les liquides anti-crevaisons, évoluer sur des terrains aux débris nombreux, peut aussi justifier le gonflage à la mousse : déchetterie, casse automobile ou férrailleur. Les espaces verts aux débris végétaux agressifs peuvent aussi trouver un intérêt pour ce type de gonflage. Le gonflage à la mousse peut aussi avoir un intérêt sécuritaire sur certains engins : on pense aux chariots élévateurs ou aux nacelles dont l'éclatement d'un pneu pourrait mettre en péril la stabilité globale et la sécurité des usagers, quoique dans ce cas de figure l'usage de pneus pleins alvéolés est parfaitement adapté.
Alors, à quand les pneus increvables pour tous ?
Les manufacturiers (Michelin en tête) travaillent sur le sujet. Des roues complètes (pneus et jantes) alvéolées ou à lamelles avec des bandes de roulement de remplacement imprimables en 3D sont déjà à l'étude. Mais leur homologation n'est pas à l'ordre du jour et pour le moment, la législation ne les autorise pas. Et oui : comment arrêter un véhicule en fuite avec une herse si ces pneus sont increvables ?
Avec des pneus increvables à la disposition de tous, c'est tout un pan de l'économie qui s'en trouvera modifiée... Et qu'en sera-t-il de la joie de remplacer un pneu sur le bord d'une route nationale, par un jour pluvieux de départ en vacances ... un plaisir à jamais disparu !
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Si vous constatez ce problème, il faut vite trouver sa raison avant de rendre le pneu inutilisable et de devoir le remplacer !